La Wallonie face à la réalité des chiffres

« Le PIB wallon reste à la traîne« , titre le magazine Le Vif/L’Express de ce vendredi 5 février 2016. C’est à cette conclusion que l’a conduit le tout nouveau Rapport de l’Économie wallonne publié par l’Institut wallon pour l’évaluation, la prospective et la statistique (Iweps). Ce « rapport inédit de 256 pages sur l’économie wallonne… présente une analyse macroéconomique de la Région et une analyse sectorielle de ses entreprises. L’étude met notamment en perspective le plus faible PIB par habitant en Wallonie (un écart stable de -26% par rapport au PIB belge) en identifiant notamment le solde net de revenus que les Wallons retirent de leur activité dans une autre région : 11 milliards d’euros. La balance des exportations et des IWEPSimportations entre la Wallonie et une autre Région du pays s’avère par ailleurs nettement défavorable, le sud du pays accusant à cet égard un déficit interrégional de 16 milliards d’euros. La Wallonie présente un taux de croissance comparable à la Flandre. Mais elle n’est pas près de rattraper le PIB par habitant du nord du pays. Pour y parvenir à l’horizon 2025, il faudrait « dix années successives d’une croissance annuelle réelle de 5% sous l’hypothèse que la Flandre ne connaîtrait qu’une croissance de 1,5% ». Irréaliste, conclut l’Iweps… »

Bien sûr, il y a beaucoup d’autres choses à tirer de ce rapport. Certains préfèrent insister sur l’importance des échanges économiques entre les trois régions du pays. Rien de surprenant dans tous ces chiffres, ils ne font que confirmer ce que l’on sait déjà. Pour la Wallonie, il est néanmoins urgent de se projeter dans l’avenir. Après le vote de la 6e réforme de l’État, le très régionaliste Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB, a estimé que la Wallonie n’avait pas 10 ans pour se relever. Et c’est sans compter sur une éventuelle 7e réforme de l’État plus défavorable encore à la Wallonie, car l’autonomie est un leurre si la Wallonie, poussée à se débrouiller seule, est dans l’incapacité d’exister par elle-même. Au vu de ce que l’on sait de l’économie wallonne en 2016, il appartient à chacun de se demander comment relever la Wallonie. Il est évident que, pour certains, cela revient à se demander comment sauver la Belgique et c’est là, sans doute, une absurdité dont la Wallonie paiera le prix. 

Pour se plonger dans le volumineux rapport de l’Iweps, il suffit de cliquer sur ce lien.

10 réflexions sur « La Wallonie face à la réalité des chiffres »

  1. La démocratie serait selon certains le parfait modèle de gestion politique et de gouvernance des peuples. Peut-être ? Seulement, dès que les démocrates paniquent et peinent à décider, cela devient l’enfer pour les gouvernés. A ce moment là, les gouvernés rêvent de direction donc d’un chef, d’un guide. Ainsi Rome passa de la royauté à la république pour terminer par l’empire et…ce fut pire ! Hélas.

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  2. Pour que l’IWEPS émette ce rapport négatif, il faut vraiment que la Wallonie soit économiquement en très mauvaise posture.
    Certes le professeur émérite de l’ULg, Jules Gazon, a souvent démontré scientifiquement l’impossibilité de survie, d’une Wallonie indépendante, mais à présent, force est de reconnaître la réalité, par une administration gérée depuis plusieurs décennies par un parti qui n’a pratiquement jamais quitter le pouvoir dans notre région.
    Les divers « plans Marshall » avec la création de « Pôles de compétitivité » aurait pu améliorer la situation économique, si la politique du « clientélisme » n’avait pas été appliquée.
    Maintenant un contact avec certains milieux internationaux en investissements, je peux confirmer que l’environnement social instable, maintenu par les organisations syndicales, éloigne les investisseurs étrangers de la Wallonie.
    Reste les nombreuses « Spin off » et « Start up », qui après développement d’un bon produit commerçable, se font racheter par des compagnies étrangères, à cause d’un manque de moyens financiers.
    Bref, l’avenir n’est pas très optimiste.

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    1. Analyse très intéressante, on n’ ose pas assez le dire et dans moins de 10 ans, on sera au pied du mur pour ne pas dire pire…

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      1. Et il ne faudra certainement pas compter sur nos faux amis « phrankeupheunes » des autres régions (en réalité une seule, Bruxelles-flandre ) qui se cachent sous le nouveau nom d la cinquième colonne ‘défi » !
        Restons Wallons !

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    1. FDF comme DEFI lutte pour la survie de la Belgique.
      C’était déjà le discours de Madame Spaak et c’est toujours le discours de Monsieur Maingain. Mais que signifie en réalité « se battre pour la Belgique » ?
      Cela revient en finalité à oeuvrer dans l’intérêt de la Flandre !
      Si erreur, merci de corriger ce point de vue.

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      1. Ben oui. FDF, DEFI, PTB… même combat ! Tout pour la Belgique et donc, tout pour l’axe Bruxelles-Flandre.

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  3. Lien très intéressant, et c’est justement le dernier paragraphe (cinq lignes) qui l’est le plus. C’est le seul endroit du texte où l’on envisage un rattachement de la Wallonie à la France, et où l’on dit que les négociations avec Paris seraient d’une toute autre nature et bien moins à l’avantage de la Flandre, surtout en ce qui concerne la dette. Cela démontre une fois de plus que le Flamands sont terrorisés à l’idée que ce rattachement pourrait se faire : ils ont beaucoup à y perdre. C’en serait fini pour eux de rentrer dans les Wallons « comme dans du beurre », fini de leur chasse gardée pour écouler leurs produits, fini de leur rêve de « Grande Néerlande ». Les Flamands sont convaincus de tout cela. Les Wallons, comme d’habitude, ne veulent rien voir, et restent engluée dans un belgicanisme totalement stérile et même nuisible.

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  4. Tant que ce pays existe (la Belgique), il ne se passera rien « d’extraordinaire » et on aura aucun avenir français en perspective, tant que les wallons ne seront pas totalement livrés à eux-mêmes et définitivement lâchés par les flamands…

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