Ce que Jacques Lenain répond à Philippe Destatte

Pour débattre, il faut au moins être deux. Merci à Philippe Destatte et à Jacques Lenain de nourrir la réflexion de tous et de permettre à chacun de se faire une opinion dans un débat qui, pour la Wallonie, est vital.

parlement wallonMonsieur Destatte,

Grand merci pour votre réponse, du 19 octobre, précise et inattendue, à mon texte du 13 octobre dernier, qui, en commentant, brièvement, la teneur de votre intervention devant l’assemblée générale de l’AWF du 11 octobre, s’adressait moins à vous qu’aux lecteurs du site de l’AWF. Un lectorat engagé qui justifie un langage engagé, et qui me convient. En effet, n’épousant pas une démarche de type universitaire, mais étant sur une orientation militante, mes propos sont volontairement « brutaux ».

J’en viens au fond de votre argumentaire.

  1. La Wallonie, entre Flandre et France. Vous esquivez. Vous me répondez « relations de bon voisinage ». Elles sont parfaitement nécessaires et légitimes, en effet (au demeurant, je note que, institutionnellement parlant, il y a plus de relations de ce type entre la Flandre et la France, et ses régions limitrophes, qu’entre la Wallonie et la France, et ses régions limitrophes ; et il y a aussi à dire sur l’indigence des relations institutionnelles entre la Région wallonne et la Région flamande…). Mais ce n’est en rien de cela dont il s’agit ! Il s’agit du choix wallon (et bruxellois) dominant, qui est le vôtre, et celui des élites franco-belges, cette préférence, quasi viscérale, pour une subordination réelle et ancienne, mentale, politique, institutionnelle, légale et financière, de la Wallonie à la Flandre (qui, pourtant, la méprise, et lui est de plus en plus étrangère), et la détestation, avouée ou non, d’une possible appartenance à la France (pourtant de même culture, et dont le pouvoir central soutient et traite toutes ses collectivités de manière égale, ce qui ne veut pas dire identique). Vous (vous, M. Destatte, et vos semblables des milieux influents et dirigeants wallons et franco-bruxellois) préférez partager, pour un temps encore long, une même citoyenneté d’Etat avec les Flamands (dont le choix historique et constant est de tourner le dos à la culture française, donc à la vôtre) qu’avec les Français (dont vous partagez la culture et sans laquelle vous ne seriez rien de distinctif, même pas un Wallon, car vous seriez devenu un Flamand) ! Ce que je dis là est un constat, quasi-matériel, nullement un jugement moral, sur les qualités respectives des Wallons, Flamands et Français, et sur leurs sentiments réciproques ! Mais ne croyez pas que ce constat sévère me surprend et me désespère. Je connais un peu mon histoire de France, et donc je sais que, avant de rejoindre la France, il n’y avait pas plus anti-français que le Lyonnais, le Marseillais, le Lorrain, le Picard, le Franc-comtois, le Savoyard, etc. ! Car on déteste volontiers ce vers quoi on tend… ce vers quoi on « risque » de tomber ! (A Bruxelles, un bâtiment rasé lors de la sa « bruxellisation », portait le nom des Granvelle, célèbre et puissante famille franc-comtoise, donc totalement de langue et de culture française, qui a fourni les collaborateurs les plus directs de Charles Quint et de Philippe II; ils ont donc consacré leur vie et leur énergie à combattre la France de François Ier et ses intérêts; mais la Franche-Comté est d’appartenance française, depuis Louis XIV; le « bilan » final de l’action de ces fameux « régionalistes » pour leur « petite patrie » est d’avoir contribué à sa ruine, momentanée, en encourageant un esprit stérile et nocif de résistance à la France; il y a nombre de « Granvelle » en Wallonie et à Bruxelles, depuis bien longtemps, et toujours aujourd’hui…)
  2. L’échéance indéfinie du redressement wallon. Ce que vous dites là-dessus précise un peu, mais ne change rien, bien au contraire. Je vous résume à ma manière : « nous avons la recette du redressement , mais elle n’est pas appliquée »… Ça fait trente ans qu’il en est ainsi…! « Ce redressement est donc pour demain, un jour, mais le temps qui nous sépare de l’échéance reste inconnue. » Certes, vous appelez, avec quelques-uns, à un « budget vérité » pour une Wallonie qui sera demain dépourvue des transferts financiers Nord/Sud. Mais comment, à quelle hauteur, dans quels délais, à quel prix politique et social ? Car, en attendant cette double échéance (fin des transferts financiers et un redressement économique abouti), comment survivra l’entité wallonne ? Je vous renvoie aux chiffres de J. Gazon (qui sont pires que les miens…), et qui sont valables tant pour une Wallonie restée belge, « en relations de bon voisinage avec la Flandre » (dans une Belgique « confédéralisée »), que pour une Wallonie devenue solitaire, « souveraine », car, dans les deux cas, elle serait « laissée à elle-même ». Ainsi, ce que vous ne dites pas est bien plus important, et est tellement dérangeant ! Il faut « lire entre les lignes » les propos actuels et vides des politiciens wallons pour voir leur extrême inquiétude, conséquence de leur quasi-impuissance. C’est l’omerta collective des élites wallonnes. Le silence du monde universitaire wallon (et franco-bruxellois), bien que censé être « libre » (plus « libre » que les mondes politiques, syndicaux, médiatiques franco-belges), est particulièrement assourdissant (il est vrai que les universitaires belges prêtent serment de loyauté au Roi, acte de subordination étonnant, de non « liberté », de non « souveraineté », acte inconnu en France, pour tout fonctionnaire)…
  3. Pétainisme. Lepénisme. Esprit français. Il y a une part de malentendu. Sur votre texte, quand vous associez « hier » et « aujourd’hui », soit dans un raccourci audacieux, la France de Pétain et la France de Le Pen, comme si il n’y avait que cette double France-là qui comptait et qui compte (c’est cela qui me paraît « audacieux », pas d’associer Pétain et Le Pen…), j’ai voulu dire qu’un FN wallon est tout aussi possible maintenant, qui ferait aussi bien que dans certaines régions de France, pour peu qu’il se trouve un « lideur ». Je parlais donc de maintenant, pas d’hier. J’ajoute ici que le populisme xénophobe et raciste est un phénomène européen, pas proprement français. Et qu’une Wallonie à la dérive, ce à quoi une certaine forme de régionalisme « souverainiste », entêté et aveugle, va encourager, pourrait y succomber. Et si cela arrivait, que feriez-vous, avec cette Wallonie devenue « non libre » ? Vous êtes donc largement hors sujet quand, face à l’hypothèse d’une « solution française » pour la Wallonie, vous mettez spontanément en avant, afin de la déconsidérer, comme premier argument, votre aversion pour une France « non libre ». Au demeurant, votre usage de ce terme « France libre » est douteux, car, historiquement, ce terme désigne une France libérée d’une occupation étrangère, pas libérée d’un régime politique domestique, même liberticide (la France libre et résistante de De Gaule allait de l’extrême gauche à l’extrême droite, car l’urgence nationale partagée permet de subvertir tous les clivages partisans…). Je vais être carré : votre propos sur cette France « libre » ou « non libre » sent le réflexe belgicain anti-français incontrôlable. Cela fait plus de dix ans que je lis et entends le langage belgicain sur la France, aussi sévère sur elle voire plus que sur la Flandre, j’ai maintenant le nez fin (auparavant, j’étais ignorant, ce fut donc une surprise…). Maintenant, je concède sans retenue que l’état actuel, politique et économique, de la France ne facilite pas la réalisation d’un rapprochement France-Wallonie. Mais aucune force politique ne pourra décider du moment de sa nécessité; et quand cela arrivera, il se pourra que la Wallonie soit alors plus délabrée et plus « non libre » que la France. Et il faudra alors que la classe dirigeante wallonne « fasse avec » la France telle qu’elle sera, et que la France « fasse avec » la Wallonie telle qu’elle sera…
  4. Mode et stratégie d’action pour rapprocher la Wallonie de la France. Je suis bien d’accord sur votre constat sur la stérilité de l’action réunioniste traditionnelle des décennies et années passées, tant sur le plan de la méthode (ignorer et mépriser les élites wallonnes, tenter de passer « par dessus », les menacer d’être condamnés à l’effacement par l’effet de la « réunion ») que sur le fond (prôner une « réunion-annexion-assimilation », pour détruire tout l’héritage institutionnel belgo-wallon afin d’y substituer, sauf rares exceptions, l’entièreté des lois et institutions françaises, le tout incarné par le fameux préfet français, parisien selon les uns, corse ou breton selon d’autres…, qui viendrait diriger la Wallonie en lieu et place des dirigeants wallons…). C’est justement ces deux axes du « discours Gendebien » que je dénonce publiquement depuis 2009. Je suis donc très à l’aise là dessus, puisque c’est, en quelque sorte, mon « fonds de commerce ». Ce que je défends, est, justement, qu’il ne peut y avoir de politique de réunion Wallonie-France efficace que si elle se fonde, se construit sur la mise au point d’un vaste compromis accepté, consenti, par les milieux dirigeants et influents de Wallonie. Que cette réunion ne pourra du coup se faire que si l’intégration de la Wallonie à la France repose sur un statut de grande autonomie, garanti par la Constitution française (c’est beaucoup, beaucoup mieux, que le « projet » de 2008 de Ducarme-père). Un statut qui ne peut donc qu’être négocié, et négocié avant d’être adopté, tant côté wallon que côté français.

Mais, attention, cruellement réaliste, je relève que cette stratégie différente, complètement différente du « réunionisme » classique, celle que je préconise, ne peut être présentement envisagée, mise à l’étude, examinée, affinée, car cette « solution française » là est mentalement refusée par les gens qui pensent comme vous. Elle n’est pas « prise en compte », pas encore, car elle est justement trop pertinente, et donc bien trop dérangeante, car la prendre en considération ferait vaciller toute cette idéologie régionalo-belgicaine, et donc, « objectivement », pro-flamande et anti-française.

L’histoire des peuples, c’est d’abord celle des aveuglements collectifs, des élites comme des peuples eux-mêmes. Pour la Wallonie, c’est ainsi depuis bien longtemps, et au moins depuis 1945. Moi, je ne suis pas un laudateur du Congrès de 1945 ! Certes, j’ai bien compris la nécessité du second vote (la France vaincue et soumise au pouvoir anglo-américain ne pouvait rien proposer et faire). Mais ce que je retiens surtout, c’est l’oubli, l’abandon « définitif » du premier vote ! Et que vous et vos semblables sont les continuateurs de cet abandon et l’entretiennent. Et nous en retrouvons la conséquence dans cette fidélité constante des ultra-régionalistes wallons à la Flandre et leur rejet de la France… Ce ne sera donc qu’en désespoir de cause, par défaut, que les ultra-régionalistes wallons accepteront un jour, très prudemment, d’envisager une « solution française » sur le modèle que je préconise.  

  1. Souveraineté, fédéralisme, respect, Europe. Je copie-colle certaines de vos phrases : « Il ne s’agit évidemment pas d’une conception nationale ou régionale. Que celle-ci soit wallonne, belge ou française a finalement peu d’importance pour autant qu’elle soit démocratique… un vrai atout pour le fonctionnement d’un État, c’est le fédéralisme en tant que principe de gouvernement, c’est-à-dire un système politique qui recherche l’équilibre entre le maximum d’autonomie des composantes (self-government), la plus grande participation de celles-ci au projet commun, la coopération entre elles, ainsi que la subsidiarité des compétences. Le mot-clef de ce système est celui du respect… sur ce plan, il faut reconnaître que nous-mêmes Wallons, et surtout francophones de Belgique, nous avons souvent manqué à nos devoirs élémentaires à l’égard de la Flandre, ce que vous-même semblez oublier. » Je n’aborderai que brièvement ces conceptions, que je crois farfelues, sur les liens entre le « fédéralisme » et la « démocratie », l’une et l’autre étrangères, selon vous, aux « nations », évidemment dépassées. J’y vois ces grandes illusions européistes typiques de notre temps et de notre continent, avec ce mythe du « salut par l’Europe », du salut par ce « grand tout » de l’Europe post-nationale des régions (l’avenir nous dira, prochainement peut-être, si le prophète Habermas est ses disciples auront une postérité, en « petite » Europe car, ailleurs, ils sont inconnus).

Donc, à vous comprendre, tout Etat de type fédéral serait « supérieur » à tout État de type autre… Ainsi, par exemple, le Mexique « fédéral » serait supérieur au Japon « centralisé » ? La Suisse au Danemark ? La Belgique à la Hollande, du coup ? Et, bien sûr, l’Allemagne à la France (cela me rappelle un certain Magnette…) ? Je dois donc vous contredire encore : l’organisation fédéraliste d’un Etat et la qualité de son fonctionnement démocratique, ça n’a rien à voir… Ainsi, la « construction » européenne est de plus en plus « fédérale » et de moins en moins « démocratique » (autrement dit, elle était plus démocratique avant Maastricht qu’après…). Et le fédéralisme belge serait un fédéralisme valable, un fédéralisme de coopération, un fédéralisme du respect ? Quid alors de l’inexistence de partis politiques belges, remplacés par des partis politiques exclusivement flamands et franco-belges, situation inconnue dans le reste du monde, y compris au « Parlement européen » ? Et quid de la « bataille pour Bruxelles », capitale si peu « commune » et si mal « respectée » ? Et quid des projets respectueux, concrets et communs à la Flandre et à la Wallonie, à la Wallonie et à Bruxelles, présentement ? et dans dix ans ? Petit détail, je persiste à croire que ce sont les fransquillons flamands qui ont manqué de respect aux Flamands flamingants, et pas les Wallons, comme vous semblez le penser.  

Par ailleurs, vous avez une conception de la « souveraineté » que je récuse. Vous osez écrire, par exemple : « le Parlement de Wallonie qui est le vrai lieu de décision car, précisément, le porteur de la souveraineté wallonne ». Désormais son « représentant » légitime, oui, incontestablement, mais l’expression de sa « souveraineté », certainement non. Pour que cela soit entièrement vrai, il faudrait d’abord que la Wallonie ne relève plus de la Constitution belge, du Parlement belge (sous majorité flamande, alors que le Sénat des entités fédérées est inconsistant…), qu’elle soit placée en situation de réelle auto-détermination, et qu’elle manifeste une réelle volonté d’émancipation, politique, constitutionnelle, financière, pas seulement vis-à-vis de Bruxelles, surtout vis-à-vis de la Flandre. Nous en sommes loin, très loin, de la part d’un pouvoir parlementaire wallon, qui, avant fin 2011, n’était « demandeur de rien », et puis acceptait tant, ensuite, pour sauver la Belgique, et ce qui va avec, les transferts financiers Nord/Sud (sauvetage tout provisoire, tout temporaire). Et ce n’est donc que contrainte et forcée que la Wallonie (avec son Parlement), a accepté de nouvelles compétences, avec de moindres ressources pour l’avenir, certainement pas spontanément pour rendre la Wallonie plus « souveraine », précisément vis-à-vis de la Flandre ! La Wallonie est « autonome », M. Destatte, bien plus que toute région de France continentale, mais elle n’est pas « souveraine », d’aucune manière.

Au final, je ne sais quoi comprendre précisément de vos propos… Evidemment, si le langage « belge » donne à chaque méga-concept un sens différent que celui reconnu par la terre entière, c’est difficile de s’expliquer. Ainsi, « confédération » et « fédération », « autonomie » et « souveraineté », ce sont là des concepts classiques, anciens, précis et distincts. Par contre, chacun peut « inventer », dans son coin de Belgique, ou d’Europe, un sens nouveau à ces mots (sens inconnu une fois passée la frontière belge, et en dehors des milieux européistes), et s’en satisfaire, ainsi il ne sera pas contesté, pour un temps du moins. Aussi, quand vous dites : « vous me comprenez mal si vous imaginez que, pour moi, souveraineté signifierait indépendance », je vous réponds, « bien au contraire, je vous comprends fort bien, trop bien, et je pense que c’est absurde », voilà tout ! C’est vouloir le beurre et l’argent du beurre, les joies de la souveraineté sans les tourments de l’indépendance ! D’où cette acceptation de la subordination de la Wallonie à la Flandre (puisque c’est mieux, à vos yeux, et c’est bien votre droit puisque vous êtes belge, tant que ce n’est pas encore trop douloureux, que l’intégration à la France), associée au rêve, qu’un beau jour, le super-Etat européen se substituera à la Belgique flamande (et à la France, bien sûr…). Malheureusement pour vous, viendra le moment où ce rêve prendra fin, soit par la fin nécessaire du fédéralisme belge vieilli et déjà agonisant, soit par la mort prématurée (presque au sens médical du terme) du fédéralisme européen naissant et en piteux état. Alors, au désespoir, vous regardez peut-être et enfin vers Paris…

  1. L’échec du « fédéralisme » à la belge. C’est un échec total, et vous vous entêtez à prétendre le contraire. Pourquoi s’y accrocher et, pour justifier cela, le peindre en rose ? Si vous voulez l’exemple d’un fédéralisme réussi, voyez la Suisse. Quatre langues aux territoires bien définis, mais 26 cantons, soit 27 parlements-gouvernements pour 8 millions h. Des frontières cantonales qui ignorent, de plus, les limites linguistiques (donc, nombre de cantons sont bi-langues, sans être pour autant juridiquement bilingues). Un fonctionnement fédéral qui ignore les conflits communautaires (il y a deux lignes, dans la Constitution fédérale suisse, sur la question linguistique, pour dire que ce n’est pas un sujet constitutionnel suisse…), des partis nationaux suisses, aucun parti communautaire/régional. La Belgique, c’est l’anti-Suisse. Si donc la Belgique avait choisi une fédéralisation à neuf provinces (dans leur découpage ancien), par exemple, vos propos auraient du sens. Ce n’est pas le cas, et c’est trop tard pour tenter autre chose. Quant à la « subsidiarité », sujet bien connu en Suisse, elle n’a rien a voir dans la « construction fédérale belge ». La Flandre s’est construite son rang fédéral pour se protéger de tout ce qui est français; la Wallonie, toute jeune, pour se protéger de tout ce qui est flamand et bruxellois. Et la Belgique, unitaire puis fédéralisée, vit depuis deux siècles dans la hantise de la France, trop proche pour le Nord comme pour le Sud ! Au demeurant, tant en Flandre qu’en Wallonie, on veut détruire les Provinces, et les Communes sont sous la tutelle très étroite du pouvoir régional (tutelle inconnue en France, les Préfets ayant perdu ce pouvoir depuis 1982, ce qui fait de la France un pays qui pratique mieux la « subsidiarité » que la Belgique).

Alors, quand vous écrivez : « dans le système fédéral belge, c’est l’État – et donc la souveraineté nationale – qui a été partiellement sinon largement transféré au niveau des entités fédérées », vous tentez de transmuter cet échec belge en un succès, en une construction si originale qu’elle en est incomprise, surtout vue de France (ici, on peut placer les poncifs belgicains habituels), alors que c’est seulement un processus de destruction qui est en cours, que tout le monde peut observer aisément s’il s’en donne la peine. Et quand ce processus de « transfert de souveraineté » aura atteint un stade encore plus avancé, nous entrerons dans la phase terminale, la fin de vie de l’Etat belge. La grande question sera, à ce moment, pour la Wallonie, de se choisir un nouvel État, puisque l’État belge franco-flamand sera sur le point de disparaître. Un État nouveau qui délivrera une identité/citoyenneté, reconnue en interne et en externe, qui apportera une sécurité, et qui assurera « le vivre et le couvert ». Il ne sera donc plus alors temps de gloser sur le « fédéralisme démocratique », le « modèle belge » unique au monde, et la « souveraineté » enfin presque accomplie, selon vos vues, de la Wallonie. Il faudra alors décider, peut-être dans l’urgence, si une Wallonie appauvrie, aux finances déglinguées, située dans le prolongement absolu de la France par la géographie et la culture, pourra se passer d’elle… Nous passerons alors à une vraie et juste différenciation entre « autonomie » et « souveraineté », puisque la question essentielle et existentielle sera « autonomie » wallonne sous « souveraineté » française, ou non ? Et si c’était non, quoi d’autre ?

  1. « Souveraineté » internationale de la Wallonie. C’est une sujet qui illustre bien votre conception « originale » de la « souveraineté », un sujet très sensible chez les ultra-régionalistes, ça ne m’a pas échappé. Mais il n’a que l’importance symbolique que ceux-ci lui donnent, dans une relation assez distante avec le monde réel. Je note d’abord que la prolongation internationale des compétences des régions belges, donc de la région wallonne, est constitutionnellement établi… par la Constitution belge. Pas par une constitution wallonne, inexistante. Ce n’est donc pas une vraie « souveraineté », encore une fois. Car on n’est « souverain » que de ce qui est de son « entière compétence ». Ce « détail » mis à part, pouvez-vous dire comment, depuis trente ans, s’exerce et se concrétise cette souveraineté « internationale » de la Wallonie ? Quels traités internationaux ratifiés par la Wallonie et tout Etat souverain signataire, sans co-signature de l’Etat belge, méritent d’être cités ? Quels traités avec la France, par exemple ? Ou l’Allemagne ? Ou la Hollande ? Je dis bien des « traités » et non des « accords », car les premiers ont pour effet de modifier l’ordre juridique interne des co-signataires, pas les seconds (ainsi les « régions » françaises, mais aussi les « départements », les « communes », signent des « accords » avec l’étranger, sans intervention de l’État français, mais pas des « traités »). Ces « traités », signés et ratifiés par la Wallonie, avec des États souverains, sans co-signature de l’Etat fédéral belge, je doute que vous en trouverez quelques-uns… Soyons encore plus concret : la politique agricole est une compétence régionale; comment fait alors la Wallonie pour négocier sa place dans la politique agricole commune européenne, avec les institutions européennes, qui, elles aussi, ne concluent qu’avec les Etats membres, dans ce domaine comme dans les autres ? La région wallonne est obligée de se concerter avec la région flamande pour définir une position commune, qui est ensuite défendue par le ministre belge en charge des affaires européennes, et c’est lui qui signe… pour la Belgique, et donc pour la Wallonie et la Flandre. La « souveraineté », la souveraineté étatique, ce n’est pas un concept philosophique, manipulable à l’infini, ce qui permet d’affirmer une chose et son contraire. C’est du réel, c’est du dur…

Donc, une Wallonie passée de la Belgique à la France, tout en continuant à disposer symboliquement de la prolongation internationale de ses compétences, devra accepter une co-signature centrale française pour de vrais « traités », mais sera-ce si différent de la réalité actuelle ? Et la France offrira bien mieux. A commencer par le transfert des compétences « communautaires » à la région wallonne devenue française (sans aucun obstacle venant du « centralisme parisien », j’en suis sûr). C’est bien du concret (et pas le débat, insoluble, qui vient de renaître, sur la régionalisation des compétences communautaires « françaises », faux débat destiné à combler un peu le vide abyssal devant lequel se trouve les ultra-régionalistes). Ensuite, alors que les transferts financiers Nord/Sud sont mis en extinction progressive par les lois para-constitutionnelles belges, avec une Wallonie devenue d’appartenance française, demain, les transferts financiers Paris/Namur (venant en sus des prélèvements obligatoires réalisés en Wallonie, pour permettre le maintien à niveau des services publics et de la protection sociale) seront votés par le Parlement français. C’est là-dessus que la négociation Paris/ Namur sur le cadre d’intégration dans l’autonomie de la Wallonie à la France sera dure, pas sur la pseudo-compétence internationale de la Wallonie ! Et les décideurs wallons, politiciens et autres (syndicalistes, mutualistes,…) ne se tromperont pas de priorité, car l’autonomie (comme les dirigeants wallons le savent trop), comme la souveraineté (comme les Grecs viennent de l’apprendre à leurs dépens !), c’est d’abord une question financière. Enfin, et ce n’est pas rien, la France apportera le soutien de son État central à la Wallonie, soit exactement le contraire de l’abandon de l’État central belge, qui sert depuis si longtemps si bien la Flandre plutôt que la Wallonie, terrible effet en injustice de la dualité inégale de la Belgique, autant dans sa période fédérale présente que dans sa période unitaire passée.

Ainsi, comme nombre d’ultra-régionalistes wallons, vous idolâtrez ce type de sujet symbolique, la « souveraineté internationale de la Wallonie », car il faut bien se contenter de l’apparence quand la substance fait défaut. Ainsi, j’ai entendu avec un grand amusement les discours assez récents sur le choix de la dénomination « la Wallonie » en place de « la Région wallonne », les cris de victoire de vos amis… Absolument surréaliste. En France, ce sujet est inconnu; même un nationaliste corse ne s’avise pas d’exiger, toutes affaires cessantes, que l’État honni français accepte de nommer la Corse « la Corse », plutôt que « la collectivité de Corse », comme c’est officiellement le cas.

  1. Le régionalisme « à la française ». Vous soulignez que la récente « réforme » de réunion autoritaire de certaines régions de France « n’est pas de nature à nous rassurer, nous Wallons, sur les pratiques de gouvernance de la République, au cas où une éventuelle intégration-autonomie devait être envisagée et négociée ». Vous avez à la fois raison et tort. Vous n’êtes pas rassuré, à raison, parce que vous ne comprenez pas l’organisation territoriale de la France (vous refusez de la comprendre, puisque vous lui êtes hostile, a priori). Ce qui a été fusionné, ce sont des « régions » métropolitaines de « droit commun », à la faible autonomie, aux faibles pouvoirs, pas des « régions » déjà dotées d’un « statut spécial ». Ainsi, la Corse, qui n’a que 300 000 habitants, qui est dotée d’un statut particulier, n’est pas touchée (sinon, selon la logique « il faut être plus gros », elle aurait été fusionnée avec la Provence). Et l’outre-mer français, constitué, pour trois millions h., de onze collectivités de plein exercice (donc de niveau « régional »), ne l’est pas non plus (onze entités « régionales » pour moins de population que la Wallonie…). Cette fusion « autoritaire » est donc une réformette, d’inspiration « européiste », improvisée, pour plaire à Bruxelles, Berlin, Francfort. Donc, une Wallonie « autonome », devenue d’appartenance française, dotée d’un « statut propre », de son propre corpus législatif, de sa propre structure institutionnelle, ne pourra être concernée par ce genre de pseudo-réforme. Ce que vous n’acceptez pas non plus de la France (vous refusez de l’accepter, puisque vous êtes hostile à sa « nature »), c’est que la France est une « nation », une vraie (le « fait national » vous dérange, comme tout « Belge » et tout « européiste »), ce qui explique qu’un Auvergnat, un Lorrain, un Champenois, un Limousin, un Poitevin, un Franc-Comtois, etc., se « laisse faire », laisse sa « région » disparaître administrativement, car il est français avant tout, et même un Alsacien est plus français qu’alsacien (je signale ici que, contrairement à ce qu’on croit en Belgique, la région Alsace relève du droit commun, son « droit local » n’étant pas attaché à son statut territorial). Et vous ne voyez pas non plus que cette « réforme » territoriale donne de l’eau à mon moulin (vous refusez de le voir, puisque vous êtes hostile, a priori, à toute « solution française ») ! Car cette réforme disqualifie le discours réunioniste traditionnel (« Wallonie, région – ordinaire – de la France »), que je conteste, et, ici, vous avez raison (nombre de réunionistes « fusionnistes » doivent être en ce moment bien embêtés…). Mais elle conforte mon projet d’intégration-autonomie (celui d’une « région » unique, de statut spécial garanti par la Constitution), et, là, vous avez tort (et c’est bien pour cela que ce projet vous dérange…).

Conclusion. Vous invoquez la nécessité d’un « travail de compréhension mutuelle et collective ». Entre régionalistes et rattachistes wallons, si j’ai bien compris. Certes. Mais, entre régionalistes restés « ultra » et rattachistes restés « ultra », c’est sans espoir. Entre régionalistes « raisonnables » et rattachistes « modérés », ce serait fructueux. Mais le courant rattachiste « raisonnable » reste à construire, car, victime de son sentimentalisme pro-français et anti-belge, il peine à concevoir autre chose qu’un réunion-« assimilation », qui serait mutilante pour la Wallonie. Et un courant régionaliste « modéré » est aussi entièrement à bâtir, car, dans les milieux « savants » wallons et régionalistes, je ne vois pas encore la moindre prémisse d’une réflexion nouvelle sur un mode opérationnel de réunion à la France (on se contente d’évoquer, à l’occasion, une coopération, une « association » de la Wallonie et de la France, on vend du vent). Pour que cela advienne, il faudrait oser. Oser mettre de côté ses préjugés belgicains anti-français. Oser rompre avec les consentements lâches du milieu ambiant wallon. Oser admettre que la bouée flamande crèvera un jour, qui se rapproche. Oser voir que la Wallonie seule ne pourra s’en sortir seule. Alors, et alors seulement, vous et vos « amis » commenceront à réfléchir utilement à l’avenir de la Wallonie, donc au moins à l’hypothèse d’un avenir français. Et alors ce travail pourra exister.

Avec mes très sincères salutations. Jacques LENAIN

« D’abord, ils vous ignorent, ensuite, ils vous raillent, puis ils vous combattent, et enfin vous gagnez. » (Gandhi)

10 réflexions sur « Ce que Jacques Lenain répond à Philippe Destatte »

  1. « Souveraineté » internationale de la Wallonie, mythe des ultra-régionalistes.
    RTL Info 25/10/2015. Résumé.
    « Après six ans, les ministres en charge de la politique climatique des trois Régions et du Fédéral se sont entendus dans la nuit de vendredi à samedi 24 octobre 2015 sur l’épineux dossier des engagements climatiques belges à l’avenir, à quelques semaines de la conférence internationale sur le climat de Paris, a annoncé la ministre bruxelloise (sic) Céline Fremault, qui présidait les débats.
    La répartition des revenus de mise aux enchères des quotas de CO2…constituait un point sensible des négociations. Pour les revenus engrangés, la Flandre recevrait 50%, la Wallonie 29%, Bruxelles 6% et le fédéral 15%. Pour les revenus à venir, la Flandre capterait 50%, la Wallonie 30%, Bruxelles 8% et le fédéral 12%. Enfin, pour le financement climatique international que la Belgique (sic) annoncera au sommet de Paris, 50 millions d’euros seraient assumés pour moitié par le fédéral, à 29% par la Flandre, à 16,5% par la Wallonie et à 4,5% par Bruxelles. »

    Ainsi, les trois Régions belges, dans un de leur domaine exclusif de compétence, sont incapables, juridiquement, de prendre une position internationale propre, il leur faut un accord à « trois plus un » (demain à « quatre plus un » si l’entité germanophone de Wallonie accédait au rang de Région !), donc avec l’entité « Fédérale » belge, seule apte à les représenter, séparément ou collectivement, au sein de la société des Etats souverains. Voilà donc une illustration toute fraîche du caractère insensé de la prétention à une « dimension internationale » de la « souveraineté » de la Wallonie, au titre de ses compétences régionales, mise en avant par les ultra-régionalistes, dont Ph. Destatte. La vérité est que, puisque la Wallonie belge n’est pas « souveraine », seulement « autonome », sa « compétence internationale » est quasi-vide. Voilà surtout comment des ultra régionalistes francophobes peuvent inventer spontanément un obstacle, imaginaire, à une réunion de la Wallonie avec la France, en invoquant une « compétence internationale » et donc une « souveraineté internationale », conquises et donc à défendre, alors qu’elles sont toutes deux inexistantes. Ce qui lui permet de nier, en refusant de l’examiner, la pertinence de la solution d’une Wallonie qui troquerait son « autonomie belge », sous la coupe dévastatrice de la Flandre, contre une « autonomie française », élargie des compétences ex-communautaires, une « autonomie » financièrement consolidée, le tout avec le soutien de Paris. CQFD.
    PS. Erreur de numérotation, de ma part, des points de mon texte…

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    1. Horriblement exact, Monsieur Lenain. Hélas, notre destin est prisonnier de l’ambiguïté et du complexe d’infériorité de certains politiques wallons. Mais, à décharge ce fait existe depuis des siècles.
      Au 17e siècle les grandes familles hennuyères jouaient double jeu entre Habsbourg et Richelieu.
      Dans l’Histoire seul la Principauté de Liège resta constante dans son attirance et attachement au Royaume de France et à la République. Ce qui explique, sous d’autres aspects, l’antagonisme permanent entre les deux provinces actuelles (ndlr: c’est un détail à ne pas oublier). Maintenant, l’italien Di Rupo et ses compères belgicains, ne resteront pas omnipotents éternellement. Là aussi, les événements dépendent du bon vouloir de la Flandre de Bart Dewever (ou de son successeur). Mais permettez-moi un question: La France aurait – elle perdu le souvenir de Louis XI et son art de la manœuvre ?

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  2. Effectivement, si Louis XI n’était mort prématurément (ou Henri IV…), la question belge serait réglée depuis longtemps (les Flamands étant devenus des Français à peine plus remuants que les Bretons)…Présentement, la France dirigeante se contentera d’attendre une demande appuyée de la Wallonie dirigeante pour se décider à bouger…

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  3. …et la Wallonie dirigeante se contentera d’attendre une déclaration d’indépendance de la Flandre dirigeante pour se décider à bouger… La fin de la Belgique viendra EXCLUSIVEMENT de la Flandre. Seulement après cela, peut-être, les dirigeants wallons feront alors un pas vers un rapprochement vers la France…

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  4. « et la Wallonie dirigeante se contentera d’attendre une déclaration d’indépendance de la Flandre dirigeante pour se décider à bouger… »
    Peut-être, mais ce n’est pas le scenario qui a ma préférence.
    D’abord, parce que la Flandre n’a pas intérêt, ni dans le cadre belge, ni au plan international, de passer pour la « meurtrière » du Royaume, à la suite d’un acte violent et unilatéral. De plus, ce serait courir le risque d’effrayer les Bruxellois, et donc de perdre Bruxelles.
    Ensuite, parce que la solution la meilleure pour la Flandre est évidente et commode : organiser la paralysie de la structure fédérale, de telle sorte que s’impose un constat « collectif » sur la fin du Royaume (ce fut cela pour l’URSS et la Tchécoslovaquie).
    Enfin, et c’est un élément nouveau, issu de la 6éme réforme, et qui sera consolidé par la 7ème, la Wallonie elle-même pourrait avoir intérêt à contribuer à cette mise à mort « collective », du fait que, d’ici peu, la structure fédérale belge sera sans apport pour elle, une fois mis en extinction les transferts financiers Nord/Sud. Si, de plus, le lien communautaire Wallonie-Bruxelles était rompu, comme le réclame certains, cette pente-là deviendrait bien glissante.
    Autrement dit, la Flandre n’est pas pressée, puisque le maintien de la structure fédérale belge, même quand elle sera largement vidée de sa substance, restera pour elle le meilleur moyen de contrôler Bruxelles. Du coup, faire porter le chapeau de la fin du Royaume à la Wallonie pourra devenir une option à la fois tentante et facile.

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    1. Du coup, faire porter le chapeau de la fin du Royaume à la Wallonie pourra devenir une option à la fois tentante et facile.(lire Jacques Lenain ci-dessus)
      Oui, mais en fait ce serait psychologiquement logique pour un indépendantiste de Flandre revanchard.
      La Flandre a obtenu son indépendance de l’ Allemagne en 1917. Malgré la défaite allemande, la République de Flandre aurait pu conserver cette indépendance si le droit à l’autodétermination des peuples prôné par l’Amérique (le Président Wilson, sauf erreur) n’avait pas été une notion hypocrite et un discours fallacieux.
      De toute façon, les Belges et les Wallons, associés, sont tombés à bras raccourcis sur ce peuple traître au Royaume héroïque et au Roi Chevalier (?).
      Le couvert fut remis après la Deuxième Guerre Mondiale avec la même ardeur patriotique (?).
      Ne pas oublier le Congrès wallon de 1945 qui aurait pu, par contrecoup, s’il avait aboutit à l’indépendance de la Wallonie, rendre à nouveau la Flandre indépendante.
      Mais nous en connaissons le résultat pitoyable et la pantalonnade socialiste (déjà).
      Comprenez, dès lors, la jouissance extrême des nationalistes flamands de pousser les Wallons, ces éternelles grandes gueules de Gaulois tétanisés à l’idée de s’affranchir d’une tutelle néfaste, a tuer la marâtre belge.
      Quelle feu de joie !

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      1. Afin de compléter la précédente réponse, on peut lire, en date du 21/10/2015, cette intéressante analyse de Philippe Walkowiak , site de la RTBF Info : Wallonie et Bruxelles: oser… oser le débat.
        Pour le reste, toutes mes excuses, Il faut lire : Quel feu de joie ! (naturellement)

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  5. Souveraineté » internationale de la Wallonie, mythe des ultra-régionalistes.
    COP 21. Suite…La NVA est contre l’accord, négocié entre les trois Régions et le Fédéral, accord qui défavoriserait la sainte Flandre. Le parlement flamand doit se prononcer vendredi.
    Ainsi, si une seule des quatre parties (les trois Régions et le Fédéral) fait défaut, il ne peut y avoir de prise de position internationale, ni pour la Belgique, ni pour la Flandre, ni pour la Wallonie. Le système belge fait que la souveraineté internationale, dans une matière régionalisée n’existe pas, puisque le Fédéral a perdu la sienne au profit des trois Régions, et que chacune d’elle ne peut l’exercer sans l’accord des autres…CQFD.

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  6. Et si les Flamands allaient vers les Pays-Bas…??? Ca serait encore plus simple! La Flandre xième région des Pays-Bas (ils ont de plus en plus de rapprochements mutuels), la Wallonie 24ème région de France (avant la réforme des régions) et le tour est joué.
    Mais on ne peut tout de même pas s’empêcher de penser qu’actuellement, la Flandre est plus proche d’un désir de séparation, que la Wallonie!!! NV-A + Vlaams Belang et certains au CD’nV et même à l’Open-VLD sont des indépendantistes (ça fait combien de pourcentage d’électeurs pour l’indépendance tout ça, plus de 50%???)! Du côté wallon, c’est s’accrocher à la Belgique/Belgïe à tout prix!

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    1. Oui et non. Nous caricaturons toujours les germains « tous groupés derrière le chef ». Sauf erreur, les Wallons attendent aussi le signal d’un chef ! Chef ne signifie pas nécessairement le meneur, le leader, tant attendu. Non, il peut s’agir aussi du gouvernement démocratiquement élu ou d’un ou plusieurs ministres en fonction et reconnus comme légitimes.
      Pourquoi élire des dirigeants si ces derniers n’indiquent pas la voie à suivre; bien sûr, il faut parfois, comme Churchill, avoir le courage de marcher à contre-courant.

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